Le défilé

Publié le par alava

Il faisait beau ce jour là, j’étais accompagné de ma tante

lorsque nous sommes tombés sur un défilé d’un parti politique

d’extrême droite…
Vers la fin du cortége se situaient les plus extrémistes…

tout ce que ce parti pouvait recruter de plus… primaire…

Et c’est peu dire…
Vociférations, saluts nazis et autres réjouissances…
Nous regardions passer ces horreurs…

J’épiais ma tante du coin de l’oeil.

Elle devait avoir  une douzaine d’années quand elle a subi les nazis,

et maintenant elle les voyaient défiler devant elle…

Que pouvait elle ressentir en ce moment ?

Plus de soixante ans après la bête était toujours vivante.
Elle se pencha vers moi en murmurant

et me désignant de la tête un manifestant.

Je regardais l’individu en question…

Il était grassouillet. Le crâne rasé, une tête carré, un gros nez,

de petits yeux enfoncés, tout le bas du visage était proéminant

alors que le haut, du nez au sommet du crâne

étaient au contraire atrophié.

Quand on sait que le bas du visage représente l’instinct

et le haut l’intellect… 

ça laisse rêveur…La race supérieure…
A quelques détails prés, ils se ressemblaient tous…

ça n’était plus des hommes, mais des mâchoires hurlantes

et vociférants des slogans racistes…

Le tout dans une ambiance de haine et de saluts nazis…

ça me rappelait un site ou l’on pouvait « admirer » des photos

de femmes « aryennes », toutes blondes,

ou teintes en blondes pour faire genre…

Et ce qui m’avait le plus surpris dans cette « collection »,

à part la haine imprimée sur toutes ces faces, c’était le regard vide

de toutes ces personnes…

Vide de toutes expressions, de tous sentiments humains,

de toutes intelligences et humanités qui font les êtres civilisés…
Je tournais la tête vers ma tante, elle souriait…

Comment pouvait elle sourire ?

Elle me pris par la main et me guida dans une rue adjacente

et m’arrêta devant la vitrine d’une charcuterie…

Et là nous tombons en arrêt devant une tête de cochon…

Une grosse tête de cochon…

Je ne sais pas si nous avons à ce moment précis pensé la même chose,

mais nous avons éclaté de rire en même temps.

PS : Je dédie ce court texte à ma tante torturée

par des fascistes français et qui lui coûta, entre autre,

l’usage de la parole.

Publié dans OPINIONS

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L
Marrant, j'ai lu un texte similiaire qui parlait des anars et qui disait exactement la même chose, les décrivains comme des poivrots, des camés incapables de réfléchir, des fauves capables de tout. Et dédié à une aieule massacrée en Espagne par la CNT.<br /> Les miroirs se réfléchissent mutuellement...
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