Vous l’avez entendu ?...

Publié le par alava

Il veut en finir avec l’esprit de Mai 68…

Que veut dire cette petite phrase ?...Si non renouer avec l’avant Mai 68.
Renouer avec la censure Gaulliste, celle de l’Ortf ou monsieur Alain Peyrefitte, alors ministre de l’intérieur, assistait, tous les soirs, au conseil de rédaction du journal télévisé, juste avant qu’il ne passe à l’antenne, et décidait si tel reportage devait passer ou non. Ce monsieur avait même sa chambre sur place. C’est donc ça que nous prépare Sarkozy ?

Renouer avec la censure, rétablir un régime policier.

Renouer avec l’ennui du régime Gaulliste ou rien n’était possible ?

Renouer avec l’esprit Franchouillard de l’époque ?

Renouer avec la peine de mort ?

Avec l’interdiction de l’avortement ?
etc… 

Mais après tout, si tout cela doit nous mener à des grèves et un futur Mai 68…Pourquoi pas…Laissons le faire…
Finalement il travaille pour nous… je me demande même si l’on ne devrait pas le remercier ?...

La réponse à Sarkozy de «repentis fatigués de la chienlit», par Daniel COHN-BENDIT et Alain GEISMAR.

Nous sommes coupables...

QUOTIDIEN : mercredi 2 mai 2007

Nous sommes coupables d'avoir fait souffler un vent de liberté et d'autonomie à la radio-télévision d'Etat d'alors ; ce que semble regretter Nicolas Sarkozy. Nous sommes coupables d'avoir rêvé d'autonomie et de démocratie dans les écoles, les universités et les usines. Coupables d'avoir désiré la justice et l'égalité au travail comme à la maison ; ce qui semble déranger Nicolas Sarkozy.

Nous sommes coupables d'avoir taillé une croupière à l'autoritarisme gaulliste, marxiste, communiste, syndical et patronal.

Nous sommes coupables de cette réalité d'aujourd'hui où les femmes et les hommes décident en toute liberté de leur corps, où les jeunes décident librement de leur contraception et où les femmes ont le droit de choisir de laisser naître un enfant ou pas. Visiblement, cela ne plaît pas non plus à Nicolas Sarkozy.

Nous sommes coupables d'un tas de conneries comme «CRS-SS». Mais était-ce donc pire qu'un «Cohn-Bendit à Dachau !» entendu comme slogan à la grande manifestation gaulliste ? Nous sommes coupables du bêtisier révolutionnaire des «Vive Trotski !», «Vive Che Guevara !», «Vive Mao !», autrement dit, des «Vive la révolution autoritaire ou totalitaire», «libertaire ou plébéienne». Coupables, donc, d'avoir béatifié Marx ou Proudhon en ignorant Hannah Arendt et Albert Camus, mais aussi de n'avoir pas bien lu Jean-Paul Sartre.

Nous sommes génétiquement coupables d'un désir d'égalité, de solidarité et de liberté. Nous sommes génétiquement coupables de penser que le pouvoir n'est pas la propriété privée d'un homme ou d'une femme. Nous sommes génétiquement coupables de rêver d'une mondialisation écologiquement et socialement régulée. Nous sommes génétiquement coupables de croire que le kärcher ne résout rien et que la police ne peut pas tout.

C'est pour toutes ces raisons que nous décidons de créer un cercle des «enragés repentis fatigués de la chienlit» et que nous demandons à être rééduqués par le maître penseur de la révolution culturelle sarkozyste, André Glucksmann, en promettant de nous flageller publiquement et collectivement devant le siège de l'UMP. Et, puisque nous nous découvrons aujourd'hui responsables de la spéculation boursière et des parachutes dorés pour les grands patrons, nous convoquons, en vertu des droits à la propriété intellectuelle, une assemblée générale pour réclamer collectivement nos dividendes, qui financeront nos séances d'autocritique, de confession publique, de pénitence et d'humiliation. Nous voilà prêts à «passer aux aveux» au prochain congrès de l'UMP.

Nous savons que, libérés de notre culpabilité, nous pourrons nous épanouir à l'ombre du pouvoir de Nicolas Sarkozy. Ensemble, et sans tous ceux qui dérangent. Sous les pavés de notre honte, la plage...

 

« C’est avec les utopies d’hier qu’ont été construites les réalités d’aujourd’hui. C’est avec les utopies d’aujourd’hui que seront bâties les réalités de demain »
    Bernard FRAUTSCHI

Publié dans OPINIONS

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