Vous avez lu "Quai de Ouistreham" de Florence Aubenas ?

Publié le par Rava

Il n’est pas question ici de se moquer de cet ouvrage tout a l’honneur de son auteur, mais de constater encore une fois que nous vivons malheureusement dans une société divisée en deux avec d’un coté les besogneux surexploités depuis des décennies et de l’autre ceux qui profitent du system sans percevoir la somme des souffrances de ce peuple.

 

Pour écrire ce livre, la journaliste c’est donc « plongée » dans la peau d’une précaire

comme certains se plongeait dans la peau des pigmés en vivant avec eux le temps de comprendre ces bon sauvages qui, soit dit en passant, sont quand même des êtres humains malgré tout et quoi que l’on en dise.
Parce qu’il faut bien comprendre que pour une journaliste, comme d’ailleurs pour tous les gens qui vivent en dehors de la réalité quotidienne de la majorité des Français, je parle bien sur des privilégiés du Show bise et autres nantis de toutes espèces, le prolétaire besogneux est l’équivalent du bon sauvage avec son éternel os dans le nez.
Faire une descente dans cette fange de la population correspond pour eux à une descente dans l’enfer d’une tribu de coupeurs de tête.
Ça n’est pas la première fois qu’un journaliste descend chez le peuple pour voir ce qui s’y passe. J’ai le souvenir d’une tentative chez les sdf, que l’on appelait alors les clochards. Bien entendu ce genre d’expérience ne change rien au problème, mais permet a l’auteur de sortir un bouquin relatant ses exploits et éventuellement de se faire des tunes.
L’intérêt de ce genre de livre n’est pas la prise de conscience de  la misère sidérante du prolétariat, qui pour toutes personnes normalement constituées est d’une banalité sans nom, mais l’étonnement de la journaliste devant cette misère.
Ils leur faut toucher du doigt cette réalité pour la découvrir. Pour s’apercevoir qu’il existe un autre monde en dehors des dorures et du Fouquet’s, du champagne et du caviar dans lesquels ils se vautrent a longueur d’années.
L’auteur s’étonne qu’au Pole Emploi, à la phrase : « je suis prête à tout faire », on lui réponde « Comme tout le monde ».
Elle s’étonne encore de constater que tout le monde soit touché par la crise, des retraités, des jeunes, des mères de familles.
Et elle s’étonne encore de constater qu’il existe des gens qui vivent avec moins de 700 euros par mois….
Moi ce qui m’étonne c’est que quelqu’un puisse encore s’en étonner.
Mais 700 euros par mois, c’est beaucoup ! L’auteur sait elle que nombre de gens vivent avec beaucoup moins ?

Ce livre ne s’adresse pas a ceux qui soufrent, mais aux autres, ceux qui vivent de l’autre coté, mais qui, malheureusement, des souffrances du peuple, n’en ont absolument rien à foutre.

L’auteur aurait été plus inspiré en allant faire un séjour aux urgences d’un hôpital de province pour y découvrir des choses autrement plus urgentes et inquiétantes pour l’avenir de cette humanité en perdition.
Comme par exemple les agriculteurs victimes en grand nombres de cancer des poumons ou de la prostate provoqués par l’épandage de pesticides et autres engrais chimiques sans aucune précaution au début des années 70 et qui se poursuivent encore aujourd’hui dans l’indifférence générale.
Ou enquêter sur la recrudescence des infarctus qui viennent maintenant frapper des jeunes de 20 ans.
Les bébés qui naissent avec d’innombrable allergies du en grandes parties aux pollutions diverses.
Les femmes de plus en plus jeunes qui ont recourent à la prostitution pour survivre, victimes de cette société capitaliste.
Enquêter encore sur l’esclavagisme, notamment celui des personnes âgées qui faute de pension suffisantes, se font loger et nourrir « gratuitement » moyennent de « petits services » qui finissent par transformer le vieillard en bête de somme a peu de frais.
La liste serait malheureusement trop longue à énumérer ici, mais il serait temps que des journalistes dignes de ce nom  s’intéressent a l’envers du décor de cette pseudo démocratie qui ne sert que ceux qui ont les moyens de se la payer.


Publié dans OPINIONS

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T
<br /> L'auteur semble avoir lu, en plus du livre, une jolie légende selon laquelle les journalistes vivraient dans les "dorures et du Fouquet’s, du champagne et du caviar dans lesquels ils se vautrent<br /> a longueur d’années.". Ce ne serait pas mal qu'il se renseigne sur le sort réel des journalistes, mis à part une micropoignée de chroniqueurs mondains vedettes surpayés par certaines TV (mais<br /> moins que les animateurs). "Faible salaire, stress élevé font partie du quotidien des journalistes" écrit le Figaro, relatant qu' aux USA, un site spécialisé dans l'emploi avait classé<br /> journaliste pire job de 2013, et de loin l'un des plus mal payés. <br /> ( http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/journaliste-elu-pire-job-de-l-annee-1744/ ) .Défavorisés sont avant tout les pigistes, qui deviennent de plus en plus nombreux dans les<br /> rédactions, et représentent maintenant près d'1/5è de la profession, quatre fois plus qu'en 1955, un pourcentage qui ne cesse de croître et continuera. Le statut des pigistes est déjà lamentable<br /> en France, il est encore nettement pire dans bien d'autres pays. Il sert bien sûr à faire pression sur les autres journalistes.<br /> "Plus de la moitié (52,6%) ne gagnent pas plus de 2.300€ brut par mois, ce qui représente, pour les mieux payés, moins de 1.700€ nets. Quatre pigistes sur 10 vivent avec moins de 2.000€ brut et<br /> 13% des répondants l'enquête perçoivent moins de 1.000€ brut.<br />  Pour la plupart des journalistes indépendants, les rémunérations sont restés inchangées depuis au moins cinq ans, ce que la comparaison entre les deux enquêtes de l'AJP confirme<br /> globalement. <br /> (...) La relation entre le pigiste et le média client reste totalement régie par le second, imposant abusivement des clauses de non-concurrence, la cession gratuite de droits dauteur ou des<br /> prestations de faux indépendants."<br /> ( http://www.pigistepaspigeon.be/tarifs/ , campagne de l'AJP, association professionnelle de la presse belge).<br /> Surexploités, stressés à fond, ils connaissent leur lot de maladies dues à la profession :<br /> http://rtbf89.blogspot.be/2012/12/bouteille-la-mer-dun-pigiste-anonyme-de.html#.UZI2xb1KBp0<br /> Sur le sort des pigistes de France, voir :<br /> http://www.filoche.net/2010/03/03/pigistes-«-les-mendiants-de-la-presse-»/<br /> Et comme le fait remarquer une lectrice, il y a encore pire : "Il y a également les « pigistes » du web, recrutés par des agences web qui éditent des sites à contenu, qui ne sont donc pas des<br /> entreprises de presse, et qui paient comme elles peuvent."<br /> Alors, le champagne, le Fouquet, le caviar... Dans des rêves. Quand le job vous laisse le temps de rêver.<br />
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J
<br /> <br /> ben  peut-etre  que le peuple n'est pas loin de se reveiller , mais il lui manque une tete  a suivre !!!<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> La  partie da la population la plus privilégiée n’a pas véritablement de conscience. Pour avoir<br /> côtoyé ce milieu je peux affirmer qu’ils sont, a part quelques rares cas, a des années lumières de prendre conscience des difficultés sociales des travailleurs. Il serait temps de remettre les<br /> pendules à l’heure.<br /> Avec la crise en Grèce, les choses ne vont pas s’arranger, surtout si le problème s’étend à d’autres pays, ce qui sera probablement le cas… Le capitalisme est dans sa phase terminale, l’avenir<br /> s’annonce très sombre pour le peuple. Mais c’est aussi dans les pires difficultés qu’il est capable de se réveiller. Enfin, il faut espérer…<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> L'envers du décor est sombre. J'ai parfois l'impression de vivre le cauchemar de Zola en direct, à la sauce 2000... Et quand on a du boulot, on est tellement abruti pour des salaires dérisoires<br /> qui ne nous permettent que de survivre, qu'on n'arrive même plus à réagir...<br /> <br /> <br /> Je suis d'accord avec ta conclusion. Mais peut-être que pour décrire la réalité des souffrances et des peurs, des détresses, il faudrait les avoir vécu.Peut-être...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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